Avant, tout semblait simple : la reproduction était le résultat de la sexualité et le fœtus se développait dans le mystère du ventre maternel. Rompant avec des millénaires d’inconnu et de fatalisme, la médecine du fœtus permet maintenant de connaître tous les détails de la période intra-utérine, de détecter précocement les troubles du développement prénatal et, le cas échéant, d’y remédier. Les bouleversements autour de la reproduction font cependant surgir mille questions médicales, juridiques, morales, éthiques et sociales qui exigent des choix cohérents. Le débat sur la question fœtale a été jusqu’ici occulté tant est grande la crainte qu’il nuise au droit des femmes à l’avortement. L’individualisation du fœtus ne s’y oppose pourtant en rien. Implicitement, mais certainement, une nouvelle société se dessine et le statut du fœtus reste dans le flou. Il devient urgent de penser cette question de manière objective, de dépasser l’opposition entre chose et personne dans laquelle nous restons enfermés par peur d’ouvrir la boîte de Pandore.
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