Après avoir été diplômé l'école nationale vétérinaire d'Alfort, Jacques Rennes fait son service militaire comme officier à Saumur et part trois ans en Algérie du Sud. Il devient ensuite directeur des services vétérinaires de la Somme, puis de la Seine-et-Oise. Il écrit plusieurs ouvrages de référence pour prévenir les maladies dues à une mauvaise hygiène dans les zones rurales. Il a contribué à la définition de la notion d’action directe (sur le plan du syndicalisme) : c'est pour lui l’expression éthique et héroïque 'du prolétariat révolutionnaire'. Il attribue à l’action la primauté sur la pensée. Il appelle à la rescousse Proudhon - prolétaire né mais penseur - et Sorel - bourgeois intellectuel mais clairvoyant - afin de donner corps à sa démonstration. Par là, il les classe, l’un comme moniteur, et l’autre comme serviteur désintéressé... du prolétariat. Faisant siens, les écrits de Emile Pouget et Victor Griffuelhes, relatifs à l’action directe, Jacques Rennes écrit, à la suite de Maxime Leroy, que « l’action directe n’est pas seulement un acte de combat corps à corps, mais un acte de construction, un acte institutionnel (...) l’action directe s’étend ainsi de la grève à la création de bibliothèques populaires (...) parmi cent autres institutions. ». Jacques Rennes assigne, par ailleurs, d’autres dimensions à l’action directe. Ainsi la lutte contre le militarisme, le sabotage - la ruse substituée à la violence -, le boycottage sont-ils considérés comme les contenus révolutionnaires de l’action ouvrière en marche. Jacques Rennes, fidèle à l’essence de la Charte d'Amiens attribue au syndicalisme le rôle moteur dans la transformation de la société. Il décrit l’action directe comme « le procédé de commencement, de développement et de fin du syndicalisme ».
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